dimanche 24 septembre 2023

¡ Hasta luego Bolivia !

Mercredi 20 septembre, jeudi 21, vendredi 22.
Nous restons trois journées à Tupiza pour découvrir la ville et sa région, faire un peu de travail scolaire avec les enfants et nous reposer. Nous arpentons les canyons, à pied ou à vélo.
C’est aussi le printemps, il est fêté par les écoliers, les collégiens et les étudiants. Musique, fanfares et danses animent les rues.
Samedi 23, dimanche 24.
Ce sont nos deux dernières étapes boliviennes. Après une trentaine de kilomètres le long du rio Tupiza, nous perdons petit à petit en végétation ce que nous gagnons en altitude. Nous retrouvons les hauts plateaux andins et leurs étendues désertiques. Mais même à 3500 m la chaleur est bien présente, les températures nocturnes ne sont plus négatives et désormais, dès le matin, nous pédalons en manches courtes.
Nous arrivons à Villazon, ville frontière. Nous passons à l’hôtel notre dernière nuit en Bolivie.
Le pays nous a beaucoup séduit pour la diversité et la beauté de ses paysages, ses vigognes et ses flamants roses... C'était vraiment à couper le souffle.
Nous avons apprécié les marchés et leurs couleurs, les almuerzos (déjeuners), servis un peu partout, qui ont bien rempli nos estomacs après l'effort, les sourires des enfants dans les écoles des villages, les salutations des habitants sur la route, les fanfares et la musique. Nous nous sommes toujours sentis en sécurité.
Nous regrettons un peu de ne pas avoir pu faire de réelles rencontres. Les Boliviens, malgré leur curiosité et leur gentillesse, nous ont peu ouvert les portes de leurs univers. La vie est dure, les loisirs et les vacances sont rares, les Boliviens travaillent beaucoup dans des conditions souvent difficiles.
Hasta luego Bolivia ! Demain nous découvrirons l'Argentine.

mardi 19 septembre 2023

Sur Lípez

Du mardi 12 septembre au jeudi 14 septembre.
Nous nous reposons à Uyuni, fondée avec son chemin de fer en 1890, ville de désert située à 3 670 m d’altitude, aux artères ensablées, aux chiens errants et aux 4×4 en pagaille qui emmènent les touristes visiter la région.
Nous profitons de ces quelques jours de tranquillité pour faire un restaurant gastronomique ce qui nous change des saveurs de nos plats cuisinés en bivouac.
Nous retrouvons Giuseppe, compagnon de route éphémère, avec qui nous avons plaisir à partager quelques repas ainsi qu’une balade au cimetière de train.
Vendredi 15, samedi 16.
Nous avions prévu de traverser le Sud Lipez, ses déserts arides, ses canyons, ses volcans et ses lagunes, avant de retourner au Chili pour arpenter San Pedro de Atacama et ses alentours. Devant la difficulté annoncée du terrain et les douleurs de dos de Lison sur pistes ensablées, nous avons changé de plan et nous prendrons prochainement la direction de l’Argentine.
Néanmoins nous ne faisons pas l’impasse sur cette région magnifique. Pendant deux jours, nous parcourons le Sud Lipez en 4×4. Alvaro, notre guide, connait la région comme sa poche. Il nous concocte une virée aux petits oignons, de telle sorte que nous sommes sur les sites aux heures où il n’y a personne. Le Sud Lipez pour nous tout seuls en somme !
Outre le canyon de l’Anaconda, le désert de Dali et ses rochers sculptés par l’érosion, les salars, les lagunes, l’arbol de piedra et les geysers, tous exceptionnels de beauté, c’est la laguna colorada qui nous aura le plus émerveillés.
Sa coloration rouge, dont les tons vont du marron au violet, accueille des milliers de flamants roses, de trois espèces différentes. Il nous a rarement été donné de pouvoir assister à un tel spectacle dans un tel décor.
Sur le chemin du retour, nous croisons Guiseppe qui s’est lancé dans l’aventure de la traversée du Sud Lipez en solitaire. Nous lui offrons des boissons, quelques cookies et beaucoup d’encouragements pour lui donner de l'énergie et affronter les difficultés qui l’attendent. Nous nous sommes promis de nous retrouver à Salta pour faire un bout de chemin ensemble.
Dimanche 17.
Nous reprenons la route, direction l’Argentine.
L’étape du jour se fait à 100 % sur une route asphaltée, fait plus que rare dans notre traversée de la Bolivie. Le revêtement est parfait, le vent est favorable. Nous roulons tout d’abord le long d’une plaine de sable désertique et monotone. Nous apercevons autruches, lamas et vigognes. 
Lorsque les premières dunes apparaissent, le paysage prend du relief et de la couleur, la route commence à serpenter, nous nous élevons. Nous nous engouffrons dans les canyons, nous avalons les bosses et dévalons les descentes.
Les enfants ont décidé que cette après-midi nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir franchi les 100 km. Par chance un chouette coin de bivouac nous attend au kilomètre 101.
Lundi 18.
Après le record de distance de la veille, c’est le record de dénivelé qui tombe aujourd’hui avec 1 300 m de positif en 53 km : une journée de montagnes russes entre 3 800 et 4 200 m d’altitude, sans croiser âme qui vive, sinon quelques mineurs à la recherche d’étain, de bismuth, de plomb ou d’argent dans des mines où les conditions de travail sont d’un autre âge.
Autre record, celui du temps mis pour monter la tente : une heure. Le vent est infernal.
Mardi 19.
Le vent se remet à souffler fort dans la nuit. Au petit matin, il devient tellement violent que nous décidons de plier la tente en urgence pour éviter la casse… C’est épique, mais nous y parvenons. Nous avalons quelques gâteaux et nous voilà sur la route dès 7h30.
De 4 200 m d’altitude, nous entamons une descente vertigineuse jusque dans la vallée du rio Tupiza.
Nous pédalons dans une sorte de far west bolivien au milieu de paysages rocheux et déchiquetés, de cactus géants et de vallées affluentes aux ruisseaux asséchés.
Nous arrivons à Tupiza (2 960 m). Pour la première fois du voyage, nous passons en dessous des 3 000 m d’altitude et, cerise sur le gâteau, les arbres sont verts ! Un vrai bol d’oxygène.