Du mardi 12 septembre au jeudi 14
septembre.
Nous nous reposons à Uyuni, fondée
avec son chemin de fer en 1890, ville de désert située à 3 670 m d’altitude,
aux artères ensablées, aux chiens errants et aux 4×4 en pagaille qui emmènent
les touristes visiter la région.
Nous profitons de ces quelques
jours de tranquillité pour faire un restaurant gastronomique ce qui nous change
des saveurs de nos plats cuisinés en bivouac.
Nous retrouvons Giuseppe, compagnon
de route éphémère, avec qui nous avons plaisir à partager quelques repas ainsi
qu’une balade au cimetière de train.
Vendredi 15, samedi 16.
Nous avions prévu de traverser le Sud Lipez, ses déserts arides, ses canyons, ses volcans et ses lagunes, avant
de retourner au Chili pour arpenter San Pedro de Atacama et ses alentours. Devant
la difficulté annoncée du terrain et les douleurs de dos de Lison sur pistes ensablées,
nous avons changé de plan et nous prendrons prochainement la direction de l’Argentine.
Néanmoins nous ne faisons pas l’impasse
sur cette région magnifique. Pendant deux jours, nous parcourons le Sud Lipez en
4×4. Alvaro, notre guide, connait la région comme sa poche. Il nous concocte
une virée aux petits oignons, de telle sorte que nous sommes sur les sites aux
heures où il n’y a personne. Le Sud Lipez pour nous tout seuls en somme !
Outre le canyon de l’Anaconda, le
désert de Dali et ses rochers sculptés par l’érosion, les salars, les lagunes, l’arbol
de piedra et les geysers, tous exceptionnels de beauté, c’est la laguna
colorada qui nous aura le plus émerveillés.
Sa coloration rouge, dont les tons
vont du marron au violet, accueille des milliers de flamants roses, de trois
espèces différentes. Il nous a rarement été donné de pouvoir assister à un tel
spectacle dans un tel décor.
Sur le chemin du retour, nous
croisons Guiseppe qui s’est lancé dans l’aventure de la traversée du Sud Lipez
en solitaire. Nous lui offrons des boissons, quelques cookies et beaucoup d’encouragements
pour lui donner de l'énergie et affronter les difficultés qui l’attendent. Nous
nous sommes promis de nous retrouver à Salta pour faire un bout
de chemin ensemble.
Dimanche 17.
Nous reprenons la route, direction
l’Argentine.
L’étape du jour se fait à 100 % sur
une route asphaltée, fait plus que rare dans notre traversée de la Bolivie. Le
revêtement est parfait, le vent est favorable. Nous roulons tout d’abord le
long d’une plaine de sable désertique et monotone. Nous apercevons autruches,
lamas et vigognes.
Lorsque les premières dunes apparaissent, le paysage prend
du relief et de la couleur, la route commence à serpenter, nous nous élevons. Nous
nous engouffrons dans les canyons, nous avalons les bosses et dévalons les
descentes.
Les enfants ont décidé que cette
après-midi nous ne nous arrêterons pas avant d’avoir franchi les 100 km. Par
chance un chouette coin de bivouac nous attend au kilomètre 101.
Lundi 18.
Après le record de distance de la
veille, c’est le record de dénivelé qui tombe aujourd’hui avec 1 300 m de positif en 53 km : une journée de montagnes russes entre 3 800 et 4 200
m d’altitude, sans croiser âme qui vive, sinon quelques mineurs à la recherche
d’étain, de bismuth, de plomb ou d’argent dans des mines où les conditions de
travail sont d’un autre âge.
Autre record, celui du temps mis
pour monter la tente : une heure. Le vent est infernal.
Mardi 19.
Le vent se remet à souffler fort
dans la nuit. Au petit matin, il devient tellement violent que nous décidons de
plier la tente en urgence pour éviter la casse… C’est épique, mais nous y
parvenons. Nous avalons quelques gâteaux et nous voilà sur la route dès 7h30.
De 4 200 m d’altitude, nous
entamons une descente vertigineuse jusque dans la vallée du rio Tupiza.
Nous pédalons dans une sorte de far
west bolivien au milieu de paysages rocheux et déchiquetés, de cactus géants et
de vallées affluentes aux ruisseaux asséchés.
Nous arrivons à Tupiza (2 960 m). Pour la
première fois du voyage, nous passons en dessous des 3 000 m d’altitude et,
cerise sur le gâteau, les arbres sont verts ! Un vrai bol d’oxygène.