jeudi 28 décembre 2023

Navidad en el camping

Du mardi 19 au samedi 23 décembre.
Nous poursuivons notre semaine de repos au bord du lac Gutierrez.
Miguel nous invite chez lui pour assister à un petit concert qu’il donne avec ses amis musiciens. La soirée se poursuit avec un asado. Thomas, un cyclo-voyageur allemand se joint à nous. Comme nous il y a quelques jours, il passera la nuit dans le jardin de Miguel, avant de reprendre son chemin.
Nous randonnons jusqu’au refuge Lopez. Plus haut, la neige encore bien présente interdit l’accès aux différents sommets. Dommage. Nous nous consolons avec des points de vue spectaculaires sur le lac et les montagnes.
Nous nous baladons aussi en ville. Bariloche compte de nombreuses chocolateries le long de l’avenue principale.  Nous en testons quelques-unes. Pour nos provisions de Noël, nous en choisissons deux : Mamuschka et Rapanui. Posologie : deux chocolats matin, midi et soir, jusqu’à épuisement du stock.
Dimanche 24.
Nous sommes le 24 décembre, nous peinons à le croire. Nous pédalons sous une douce chaleur estivale.
Après trente petits kilomètres, nous nous installons dans le camping un peu chic que nous avions repéré. Les emplacements, éloignés les uns des autres, sont isolés au milieu de la forêt. Chacun d’entre eux est équipé d’une table, d’une prise électrique, d’une lumière et de l’incontournable asado.
Nous préparons notre Noël exotique. Les enfants décorent un petit sapin de quelques fleurs de genêts. Le gaz reste rangé, tout sera cuisiné au feu de bois. Feliz Navidad !
Lundi 25.
A l’heure où famille et amis s’apprêtent à passer une après-midi les pieds sous la table, nous partons faire le tour du lac Guillelmo. On a beau être dans un parc national, le sentier qui le longe sur sa côte orientale n’est pas très entretenu. Nous devons nous frayer un chemin dans une végétation dense, traverser un pont en piteux état et franchir un torrent avec de l’eau jusqu’au genou. Nous manquons d’y perdre un vélo, une paire de lunettes et un appareil photo. Nous nous baignons dans une eau fraiche et cristalline. Bref, nous passons un super Noël, au grand air.
Mardi 26, mercredi 27.
Nous rallions El Bolson en deux étapes. Les températures dépassent désormais largement les trente degrés. La préoccupation de l’après-midi est de trouver un coin à l’ombre pour poser la tente.
Nous rencontrons lors d’un pique-nique Valentin et Lisa, un couple germano-suédois. Ils voyagent avec Ragnar, leur bébé de 9 mois.
Ils nous rejoignent à El Bolson où nous avons trouvé un camping ombragé. Nous passons l’après-midi et la soirée ensemble, autour d’un copieux asado.
Jeudi 28.
Nous restons sur place pour faire quelques courses et organiser la journée de randonnée en montagne du lendemain.
Après cela, nous prendrons la route d’Esquel où nous sommes attendus chez Miguel, un cyclo argentin croisé début novembre.

lundi 18 décembre 2023

Siete Lagos

Lundi 11 décembre.
Au départ de San Martin de los Andes, nous attaquons la route des sept lacs.
Nous retrouvons par la même occasion la ruta 40. L’itinéraire est touristique, la plupart des véhicules que nous croisons sont des voitures de location. Nous rencontrons également plusieurs cyclistes : un Espagnol, un Australien, une famille allemande et une Péruvienne.
Le ciel devenant menaçant, nous nous installons au bord du lac Villarino. La pluie arrive, nous passons la soirée sous la tente. C’est fou qu’un petit bout de toile épais de quelques dixièmes de millimètres et lourd de sept kilos nous fasse nous sentir comme à la maison.
Quand le clapotis des gouttes d’eau s’intensifie, il nous isole du monde alentour, aphone pour l’occasion. Quelle étrange sensation de se sentir sourd, d’imaginer qu’à l’extérieur tout pourrait se passer sans que nous n’en sachions rien. Nous préparons le dîner, les enfants écrivent leur cahier de voyage. Nous mangeons, nous discutons, nous regardons les photos du jour. Nous nous endormons.
Mardi12.
Nous retrouvons Locera, la cycliste péruvienne. Elle est accompagnée d’un chien qui la suit depuis la veille.
Partie sur les routes il y a un an avec son sac à dos, elle a dégoté un vélo il y a quelques mois pour gagner en autonomie. Son cadre est voilé. Sa transmission, insuffisamment démultipliée pour emmener un vélo chargé dans les montées abruptes, semble bien fatiguée. Ses pneus, dégonflés, sont usés jusqu’à la corde. En guise de sacoches, deux bidons enrubannés de toile de jute sont maintenus l’un à l’autre par une sorte de scotch épais. Pour le reste, quelques sacs attachés sur le cadre et le guidon ; des couvertures, lourdes et encombrantes ; un tapis de sol défraichi, enroulé à l’arrière ; une tente, peut-être ; une bouteille d’un litre d’eau, pas plus ; et sans doute pas grand-chose en nourriture ; de la volonté, du courage et de la joie de vivre, à revendre. Ça force le respect, chapeau bas.
Nous ne pourrons malheureusement pas rouler longtemps ensemble. La progression de Locera est lente et saccadée en raison du chien qui la suit. Elle s’est déjà attachée à lui, elle tente de le nourrir, elle l’abreuve. Sumaq, qui signifie Beau en quechua, court devant, revient en arrière, s’arrête, repart, et manque de nous renverser. Il n’est non plus pas loin de se faire écraser à chaque fois qu’un véhicule passe… Suerte Locera, buen camino !
Après une magnifique étape, après les lacs Machonico, Villarino, Falkner et Correntoso, après avoir quitté le parque nacional Lanin, nous nous arrêtons au bord du lac Espejo dans l’un des campings gratuits du parque nacional Nahuel Huapi.
Mercredi 13.
Nous prenons le petit-déjeuner en compagnie d’une famille d'oies patagones.
Si la route est toujours aussi belle, rouler est cependant moins agréable. La ruta 231 venant du Chili déverse désormais son flot de camions citernes et de cars de touristes sur la 40. Le trafic se densifie jusqu’à Villa la Angostura, il redevient plus supportable ensuite.
Nous longeons désormais le tentaculaire lac de Nahuel Huapi. De nombreux ponts enjambent les eaux vives qui se déversent un peu partout dans ses différents bras. A l’embouchure, les nuances de bleus sont incroyables.
Nous nous installons en bord de rivage, sous des arbres, dans un coin à l’écart des regards et du bruit. Avec Anatole, nous partons à la recherche d’une belle pierre plate pour y faire cuire au feu de bois quelques tortas que Lison et Cécile ont façonnées avec un peu de farine, d’eau et d’huile. La soirée est magique. Le soleil finira sa course pile poil en face de nous. Un bivouac de rêve.
Jeudi 14.
La fameuse route des lacs se termine à San Carlos de Bariloche. Avec ses 150 000 habitants, c’est la plus grande ville de Patagonie argentine. Nous y arrivons en fin de matinée.
Après un pique-nique, quelques courses et un tour en ville, nous partons chez Miguel, membre de Warmshowers, qui nous accueille chez lui. Nous plantons la tente dans son jardin. Au fond s'y trouvent son atelier, une petite cuisine et une salle de bains pour accueillir ses invités. Il y a aussi un petit musée, avec des vélos italiens, français et argentins de toutes les époques.
C’est un passionné. Il a créé sa propre marque de vélo : Nitzsche. Il fabrique des répliques d’anciens modèles mais construit également des vélos de voyage bien actuels.
Vendredi 15.
Miguel nous a proposé de rester une nuit de plus chez lui. Nous en profitons pour aller prospecter et tenter de trouver une maison pour passer confortablement la fin d’année. Bariloche ne nous a pas beaucoup plu. On ne comprend pas bien pourquoi tout le monde en fait tout un plat. La ville est plutôt quelconque, avec beaucoup de monde, de la circulation et du bruit.
C'est à une dizaine de kilomètres de l'agitation que nous trouvons finalement notre bonheur, sur les rives du lac Gutierrez.
 
Samedi 16.
Nous prenons possession de notre cabaña. Les enfants sont ravis de se poser un peu. Seul bémol, nous devrons libérer les lieux le 24 décembre. Il faudra trouver un autre endroit pour passer Noël.
Dimanche 17.
Nous avons invité Miguel et sa compagne Alejandra à manger « à la maison ». 
Après cela, nous montons ensemble jusqu’à la station de ski Villa Catedral. Nous les quittons là-haut, avant de dévaler une splendide piste de VTT de descente. Les sacoches frottent un peu…
Lundi 18.
Balade et farniente.
Nous devrions reprendre les vélos et notre route vers le sud un peu après Noël.
Bonnes fêtes à tous !