Samedi 2.
Nous passons une seconde journée en dur. Les enfants découvrent Netflix et
s’enfilent la série Lupin, avec Omar Sy.
Nous partons faire un tour à Pucon qui ne cache pas son potentiel
touristique, avec ses complexes hôteliers, ses magasins d’artisanat et ses
innombrables logements, en sommeil jusqu’aux fêtes de fin d’année. La plage de
sable noir au pied du volcan est magnifique.
Nous quittons les hauteurs du lago Villarrica par de petites routes. On
aperçoit le volcan sous toutes ses coutures. Nous faisons un petit tour sur la mer
de lave laissée par l’irruption de 1971.
A Licanray, nous pique-niquons au bord du lago Calafquén. Peu de noms de
lieux sont à consonance espagnole.
Nous en bavons toujours autant pour trouver des endroits pour poser la
tente. Tout est clôturé, grillagé, les barrières et portillons sont cadenassés.
Malgré cette nature partout présente, on a un peu l’impression d’être en cage.
Sur notre route, les accès aux forêts, aux rivières et aux lacs sont
impossibles. No pasar, recinto privado : on ne se sent pas trop de
franchir une clôture…
Le camping que nous avions repéré est fermé. Le propriétaire peaufine les
derniers préparatifs avant le début de la saison et les vacances d’été qui
débutent début janvier. Il ne veut pas nous accueillir. Voyant notre mine
déconfite, il fait semblant de réfléchir, se ravise et nous demande un prix
exorbitant.
Par chance nous trouvons un camping ouvert et à prix normal quelques
kilomètres plus loin, en bord de lac.
L’étape est sublime, avec beaucoup de dénivelé.
Un chien sympa fait un bout de route avec nous. Il nous faut dépasser les
cinquante à l’heure dans la descente d’un col pour réussir à l’épuiser. Il
aurait sans doute bien aimé poursuite le voyage avec nous.
En fin de journée, à force de persévérance, nous finissons par trouver un accès au lac
Neltume. Il faut défricher le passage, déblayer la plage et s’y mettre à deux
pour descendre les vélos, mais ça vaut le coup.
Il y a peu d’espace pour planter la tente : les enfants dormiront d’un
côté, sous la cabane qu’ils ont construite, les parents de l’autre, abrités par
le tarp.
Nous sommes réveillés par quelques gouttes de pluie mais rien de bien
méchant. Ça nous fait tout de même accélérer le pas pour plier le camp.
Sous un ciel menaçant, nous roulons dans le parc national Huilo Huilo sur
une belle voie cyclable. Elle mène jusqu’à Puerto Fuy où la route s’arrête.
Pour regagner l’Argentine, il faut ensuite traverser le lago Pirehueico, tout
en longueur, et naviguer sur 25 km. Ses côtes sauvages et escarpées sont
vierges de toute présence humaine.
Depuis le pont du bateau, nous admirons le paysage sous un ciel redevenu
bleu.
Vers 15h30, nous débarquons à Puerto Pirehueico. Nous pourrions encore
rouler un peu et passer la frontière, mais on ne sait jamais combien de temps cela
peut prendre…
Nous nous mettons en quête d’un endroit où passer la nuit. Ce sera sous un
pont.
Mercredi 6, jeudi 7.
Le pont offre une belle caisse de résonance aux remous de la rivière. Cécile
a peu dormi, moi pas terrible, les enfants comme des loirs. La prochaine fois,
ne pas oublier de choisir un cours d’eau moins agité…
Jusqu’au poste frontière, nous traversons une forêt dense. Une ou deux clairières
laissent pénétrer le soleil et accueillent quelques maisons d’exploitants
forestiers. Aux fenêtres, les décorations de Noël nous rappellent que nous
sommes déjà en décembre. C’est aussi bientôt l’été, tout ça nous parait bien
anachronique !
A la frontière, nous avons la surprise de retrouver Sergio, en sens
inverse. Nous avions passé deux soirées avec lui à Villa Pehuenia. Il est en
train de se faire dépouiller de son miel et de quelques victuailles par les douaniers
chiliens. Il nous arrive la même chose côté argentin où la réglementation de la
province de Neuquen interdit toute entrée de produits frais. On ne savait pas. Un
gendarme nous demande de jeter à la poubelle nos bananes et nos pommes. Nous
tentons de négocier pour les manger avant de poursuivre notre chemin. Son
supérieur accepte mais nous écopons d’une notification, papier qu’il faut
dûment signer, numéro de passeport à l’appui. Cela signifie que la prochaine
fois nous aurons une amende. Si Señor !
Nous retrouvons l’Argentine et le parque nacional Lanin.
Nous poursuivons
un peu plus loin notre chemin jusqu’à tomber sur une petite plage au bord du
lago Lácar.
Nous sommes en fait sur un terrain de camping. Il n’est pas encore ouvert,
mais nous sommes autorisés à y séjourner gratuitement.
L’endroit est paradisiaque. Il nous faudrait juste trouver un peu de pain.
Le commerce le plus proche est à une quarantaine de kilomètres de ripio. En
arpentant les alentours nous rencontrons une dame qui se propose de nous faire
du pain et des tortas fritas.
Nous passons deux nuits et presque deux journées sur place. Au programme
lecture, repos et baignade.
Nous resterions bien quelques jours de plus mais nous sommes venus à bout de
nos provisions. Comme on ne va pas se nourrir que de tortas fritas et de pain, il
faut reprendre la route, jusqu’à San Martin de los Andes.
Les genêts en fleur forment de grandes haies jaunes le long de la piste, les
sommets perdent petit à petit de leur blancheur et l’eau afflue de tous les
côtés.
A l’approche de San Martin, nous sommes surpris de croiser de plus en plus
de monde, nous mangeons pas mal de poussière à chaque passage de véhicule. Nous
apprendrons que la journée est fériée, le week-end a déjà commencé.
Nous arrivons en ville, noirs de terre. Une douche ne fera pas de mal :
nous louons une cabaña pour deux nuits.
Une fois propres nous partons à la recherche d’une agence Western Union qui
voudra bien nous donner un peu d’argent. Ces derniers temps, le cours du peso
varie pas mal, à la hausse comme à la baisse. Obtenir du cash en Argentine, c’est un peu un jeu de poker. Comme on pronostique une forte baisse du taux blue dès l’investiture
du nouveau président dimanche prochain, les étrangers affluent dans les
agences. Même en arrivant une demi-heure avant l’ouverture, nous devons faire
plus d’une heure de queue pour récupérer notre transfert.
Samedi 9, dimanche 10.
Nous flânons dans San Martin. La ville est touristique. Chocolatiers, glaciers, magasins de sport, de ski et de montagne, boutiques de luxe : la rue principale abonde de commerces. La plage accueille ses premiers estivants et la ville s’apprête à faire sa fête annuelle. L'ambiance est détendue et notre cabane nous plait bien. Nous décidons de rester une journée de plus pour pouvoir profiter pleinement des festivités du samedi soir.
Nous
reprendrons la route lundi, en direction de San Carlos de Bariloche.
Nous nous y accorderons une pause pour les fêtes de fin d'année.
Quel volcan magnifique , je suis obnubilé ♥o♥
RépondreSupprimerEt vos vélos me paraissent plus gros à chaque étape ^^'
RépondreSupprimerFidèle suiveur, pas à pas et chaque semaine, de vos pérégrinations et votre "Voyage à bicyclettes" (clin d'oeil à mon ex-colocataire de bureau☺), j'ai tenté à de très nombreuses reprises de vous laisser un message, sans succès. Je retente ma chance alors que vous pouvez être revenus dans ce grand, beau, parfois tendu pays d'Argentine. Je retente ma chance pour vous dire merci pour ce beau voyage que vous nous faites vivre à distance. Avec de superbes images, de chouettes récits, parfois quelques émotions up and very hipe... La bise et merci pour ce moment ! NV.
RépondreSupprimerCoucou contente de vous lire à chaque fois!!! profitez bien, le temps passe à toute allure, pleins de bisous des Brossard
RépondreSupprimerSalut!
RépondreSupprimerC'est sympa, je ne pensais pas que les paysages puissent être comme ça. Comme quoi dans les magasines chez le médecin c'est un peu toujours les mêmes trucs (machu pichu, muraille de Chine etc ...).
Et alors je pense que passer du temps au bord du lac que vous montrez est bien reposant, ça doit même être assez classe de faire la sieste au bout du monde comme ça; et ne me dites pas le contraire.