Jeudi 26 octobre.
Belen, 6h30. Nous attendons Ruben et Liliana. Le pick-up a été chargé la
veille. Nos quatre vélos, nos bagages et les leurs ont miraculeusement pu tenir.
A cette heure-là Cécile est dans le bus, quelque part entre La Rioja et
Mendoza. Elle arrivera à 9h30, ce qui lui laissera une journée pour commencer à
découvrir la ville.
De notre côté, nous roulons une dizaine d’heures pour avaler les 800 km qui
nous séparent de Mendoza.
A 17h30, nous voilà de nouveau ensemble, installés dans l’appartement que
nous avons loué pour le week-end.
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Vendredi 27.
Nous découvrons Mendoza à vélo. Nous sillonnons l’immense parc San Martin, et
nous grimpons le Cerro de la gloria.
Nous tombons nez à nez avec le camion de la famille Permanne,
reconnaissable entre mille !
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Samedi 28, dimanche 29.
Notre fin de semaine à Mendoza est marquée par el Zonda, un vent violent
qui sévit trois ou quatre fois par an, mais rarement en cette saison. Venu du
Pacifique et associé à de fortes chaleurs, il déferle sur le piémont andin avec
une vitesse inouïe.
Nous sommes en ville lorsque les premiers souffles se font ressentir,
soulevant la poussière, remuant les pollens. Nous suffoquons et nous
engouffrons dans un bus pour aller nous mettre à l’abri, contents de ne pas
être sous la tente dans ces moments-là.
Lundi 30.
Le deuxième effet d’el Zonda, c’est la vague de froid qui s’ensuit. Le
thermomètre affiche vingt bons degrés de moins que la veille. Nous reprenons la
route après avoir pris soin de tirer nos doudounes du fond des sacoches.
Les dégâts causés par la tempête sont nombreux. Les écoles sont fermées. Chacun
s’affaire pour déblayer les routes et les trottoirs et remettre en ordre ou en
état ce qui doit l’être.
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Nous quittons l’agglomération de Mendoza par des pistes cyclables, avant de
rejoindre, faute d’alternative, la ruta 40. La petite route de gravier du début
a laissé place à une sorte d’autoroute. Nous roulons heureusement sur une bande
d’une largeur suffisante pour nous sentir en sécurité, mais le bruit du trafic
est fatigant.
En décor de fond, le point culminant du continent : l’Aconcagua
(6 961m) sort timidement des nuages. A Tunuyan, le soleil réapparait plus franchement.
Nous nous arrêtons dans un petit camping bien vert au bord d’une rivière. Ça
fait du bien de retrouver la tente. Les enfants, devenus fans de chiens, ont
trois nouveaux compagnons de jeux.
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Mardi 31.
La 40 sera encore désagréable jusqu’à Pareditas. Heureusement nous
réussissons à nous en échapper une bonne partie de la journée.
Arrivés à destination, nous nous installons dans le parc d’un complexe
sportif qui fait également office de camping municipal. Tout un tas de gamins
viennent nous poser des questions sur notre voyage, sur notre pays et évidemment
on ne peut pas échapper aux questions sur le football. Nous leur montrons notre
tente, nos vélos et en ce jour d’halloween ils nous offrent des bonbons.
Un employé municipal vient nous prévenir que le terrain va être inondé le lendemain
matin et que l’eau commencera à s’approcher de notre tente vers 7h30 … Bon, il
y a toujours deux ou trois trucs qui nous échappent dans les modes de fonctionnement
argentins. Et concernant les horaires, on a appris à se méfier également. Le
réveil est réglé sur 6h30.
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Telle un mini tsunami l’eau arrive sur notre tente. Il n’est pourtant que 6h35…
Branle-bas de combat. En moins d’une demie heure tout est plié, nous chargeons
les dernières sacoches les pieds dans l’eau. On se rendra compte plus tard que la
plupart des espaces verts de la région sont arrosés par irrigation : on
ouvre les vannes d’un petit canal et on laisse faire. De là à faire ça dans un
camping…
150 km de no man’s land nous attendent. Cela signifie qu’il n’y aura pas un
village, pas un point d’eau au cours des deux prochaines étapes.
La ruta 40 est déserte, la quasi-totalité des véhicules empruntant
désormais la route de San Rafael.
Peu après notre départ, nous croisons, en sens inverse, deux cyclo-voyageurs
argentins. Ils rebroussent en fait chemin, effrayés par le ciel gris, noir et inquiétant
par endroit. Ils nous montrent leur météo, annonçant de la pluie depuis l’après-midi
et jusqu’au lendemain ainsi qu’un fort vent. La nôtre est plus optimiste, les
précipitations seraient plutôt faibles et seulement en toute fin de journée.
Ils nous mettent le doute, mais nous décidons de poursuivre, l’envie de pédaler
étant plus forte.
Nous roulons finalement 75 km avec un vent défavorable mais acceptable et sous
un ciel menaçant. Nous nous arrêtons vers 17h en bord de route, une petite
butte nous mettant hors de vue depuis la chaussée.
C’est finalement vers 19h que les premières gouttes de pluie viennent
heurter la toile de tente. Notre météo suisse avait vu juste.
Jeudi 2.
La pluie s’est transformée en neige durant la nuit. Nous partons sous de
fins flocons qui s’estomperont rapidement. Mais le froid perdure. 2°C, c’est la
température diurne la plus basse que nous ayons eue depuis le début du voyage.
Gants chauds et bonnets sont de sortie.
Après une étape au petit goût d'Auvergne, nous retrouvons à El Sosneado la civilisation et une cabaña équipée d’un
poêle. La propriétaire, Gladys, nous apporte du bois, en précisant un truc du
genre « ma p’tite dame, y’a plus de saison ».
Vendredi 3.
Le vent est faible, mais de dos ! Les 51 km qui nous séparent de
Malagüe sont vite avalés.
Nous nous posons pour quelques jours au camping municipal, pour envisager
la suite du parcours. Nous retrouvons Marco un cyclo brésilien rencontré en
route ainsi que la famille… Permanne !
Du samedi 4 au lundi 6.
Pas facile d’aller d’un point A à un point B du camping sans passer une demi-heure
à discuter. Nous sommes interpelés par des Argentins loquaces, sympas, curieux et
toujours prêts à aider.
Il nous faut quand même trouver un peu de temps pour réfléchir à la suite.
Les deux frontières qui nous permettraient de passer au Chili sont fermées à
cause du mauvais état des routes. Nous ne savons pas si nous devons tirer un
trait sur notre semaine de randonnée dans le parc national de las siete tazas
ou si nous devons attendre l’ouverture éventuelles des cols. Aucune date prévisionnelle
n’est mentionnée sur les sites gouvernementaux, ce qui n’est pas très
encourageant.
Nous nous laissons cependant encore deux jours d’attente dans l’espoir d’un
déblocage des postes frontière.
A ce jour, les accès pour le Chili se trouvent à 300 km plus au nord (c’est
le passage le plus emprunté, proche de Mendoza, qui vient de réouvrir et qui
nécessite ces derniers jours 20 heures d’attente !) et à 600 km plus au
sud…
En attendant nous profitons de l’accueillante ville de Malargüe. Au plus
tard, nous reprendrons la route mercredi.
J’adore vous lire et vous voir vous rapprocher du Chili qui m’a tant plu. J’espère que vous pourrez franchir la frontière pour aller à la Siete Tazas, Exequiel vous attend ! À la moitié de votre périple, vous avez déjà découvert beaucoup de paysages splendides. Vous avez tous les quatre l’air en pleine forme ! Bravo Lison et Anatole, vous êtes impressionnants ! Cécile et Mathieu, vous vous êtes concoctés un sacré parcours. Un abrazo grande de la familia Collovray !
RépondreSupprimerOn vous embrasse et on vous suit toujours avec autant de plaisir. Vive la ruta 40.
RépondreSupprimerAmitiés
Françoise et Patrick
Salut. C'est bien on voit que vous aimez votre voyage; parfois on fait et puis on aime après en y repensant ou en en reparlant. "tu te rappelles euh le jour...". Mais c'est comme vous que c'est mieux je pense, avec le réveil à 6:30 les pieds dans l'eau (purée, c'est fou tant de flotte).
RépondreSupprimerCoucou !
RépondreSupprimerBonne continuation de périple, muchachos !
Une chaleureuse pensée de Davaye/Vergisson.
Toujours aussi mouvementé et plein de surprises, volontaires ou non :)
RépondreSupprimerEt pour voir un 6000m à une telle distance, oh que l'air est transparent ♥
Ici on va avoir une belle éruption islandaise qui va peut-être bloquer quelques vols, alors attendez vous à rester un peu plus longtemps en vacances ☼
Cuicui qui cuit.