Du lundi 8 au jeudi 11 janvier.
Avant de quitter définitivement le pays, nous profitons de nos dernières
journées en Argentine, dans la maison de Ramon et Isabel.
Le jeune Australien Pasquale, rencontré à Esquel, nous rejoint à Trevelin
pour que nous reprenions la route ensemble. La piste qui mène à la frontière
est du genre cassante. Après une fracture de la clavicule, pas sûr que 40 km de
ripio soit la meilleure entrée en matière. On sert les dents pour lui mais le
rugbyman en a sûrement vu d’autres. Pasquale nous quitte à un kilomètre du
poste frontière. Nous nous arrêtons poser la tente et dépenser nos derniers
pesos argentins dans un ultime camping. Lui continue. Après un mois de
convalescence, il a soif d’avancer.
Nous voilà de nouveau au Chili. De Futaleufu nous suivons de près ou de
loin le rio du même nom, fantastique spot de kayak et de rafting. Nous pédalons,
non sans peine, en plein cœur de la cordillera. Le temps est maussade, le ciel
couvert, le crachin intermittent et le soleil rare. Davantage d’eau, davantage
de vert. La Patagonie chilienne, c’est encore un autre monde.
A Villa Santa Lucia, nous rejoignons la carretera austral, nom donné à la
ruta 7. Construite sous la dictature de Pinochet et ouverte au trafic à la fin
des années 80, elle permit de désenclaver les villages reculés et isolés du
Chili, inaccessibles par voie terrestre. Ces dernières années, la route a été goudronnée.
Nous profitons d’un bitume impeccable jusqu’à La Junta où nous décidons de
faire un crochet jusqu’à Puerto Raul Marin. Le village, situé sur une île d’à
peine 300 habitants, est coincé entre un fjord, l’embouchure du rio Palena et
l’océan Pacifique.
Le crochet fait tout de même 144 km aller-retour. La route de gravier et de terre,
construite il y a seulement treize ans par les militaires, se fraye un chemin
dans une végétation luxuriante, le long du fleuve et des falaises abruptes.
Dur, mais magnifique…
Nous arrivons au village un peu éprouvés. Heureusement, nous trouvons sans
peine une petite cabaña où nous installer. Après avoir délesté les vélos de
leurs sacoches, nous puisons quelques forces supplémentaires pour pédaler
jusqu’à l’océan. Dans le sable, nous poussons les vélos jusqu’à une ultime dune
derrière laquelle surgit le Pacifique. La plage est déserte, l’émotion est forte.
La récompense est belle !
Mercredi 17, jeudi 18.
En hiver il peut pleuvoir un mois sans discontinuer. Les maisons,
de bois et de tôles, sont construites sur de petits pilotis. L’électricité est
précieuse, elle est coupée chaque nuit et parfois une partie de la journée. Le
tourisme est naissant, et à part un ou deux étrangers égarés, on ne croise que
des locaux. Au restaurant du coin, on travaille uniquement les produits régionaux
: robalo, sierra, puyes et jaiba (poissons et crustacés), luche et cochayuyo
(algues), nalcas (plante aux énormes feuilles dont on mange la tige) et
calafate (sorte de myrtilles poussant sur de petits arbres).
Puerto Raul Marin, c’est un peu notre bout du monde à nous, notre Ushuaïa
en somme. En moins couru, moins peuplé, moins austral certes, mais plus paisible et plus sauvage.
La faune marine est riche. Du fjord, nous partons sur le petit bateau de
Luis jusqu’aux îles Hermanas pour observer les animaux. Quelques dauphins
australs jouent avec les vagues faites par l’embarcation. Dans la brume
matinale apparaissent les premiers loups de mer. Des centaines d’oiseaux de
toutes sortes volent, nagent ou pêchent, des loutres se chamaillent et les manchots nous
offrent un amusant spectacle. Les îlots grouillent de vie.
Waouh, vous êtes au "Bout du Monde" et quelles photos magnifiques! Je n'ai que deux mots...BRAVO et MERCI!
RépondreSupprimerun grand merci de nous faire partager vos aventures et decouvertes , c est une bouffée d oxygene pour nous qui sommes dans la grisaille de l hiver
RépondreSupprimervos photos sont vraiment superbes , votre enthousiasme et votre energie incroyable
bravo aux enfants et bonne continuation à tous les quatre pour la fin de votre voyage