jeudi 18 janvier 2024

Patagonia chilena

Du lundi 8 au jeudi 11 janvier.
Avant de quitter définitivement le pays, nous profitons de nos dernières journées en Argentine, dans la maison de Ramon et Isabel.
Le jeune Australien Pasquale, rencontré à Esquel, nous rejoint à Trevelin pour que nous reprenions la route ensemble. La piste qui mène à la frontière est du genre cassante. Après une fracture de la clavicule, pas sûr que 40 km de ripio soit la meilleure entrée en matière. On sert les dents pour lui mais le rugbyman en a sûrement vu d’autres. Pasquale nous quitte à un kilomètre du poste frontière. Nous nous arrêtons poser la tente et dépenser nos derniers pesos argentins dans un ultime camping. Lui continue. Après un mois de convalescence, il a soif d’avancer.
Du vendredi 12 au mardi 16.
Nous voilà de nouveau au Chili. De Futaleufu nous suivons de près ou de loin le rio du même nom, fantastique spot de kayak et de rafting. Nous pédalons, non sans peine, en plein cœur de la cordillera. Le temps est maussade, le ciel couvert, le crachin intermittent et le soleil rare. Davantage d’eau, davantage de vert. La Patagonie chilienne, c’est encore un autre monde.
A Villa Santa Lucia, nous rejoignons la carretera austral, nom donné à la ruta 7. Construite sous la dictature de Pinochet et ouverte au trafic à la fin des années 80, elle permit de désenclaver les villages reculés et isolés du Chili, inaccessibles par voie terrestre. Ces dernières années, la route a été goudronnée.
Nous profitons d’un bitume impeccable jusqu’à La Junta où nous décidons de faire un crochet jusqu’à Puerto Raul Marin. Le village, situé sur une île d’à peine 300 habitants, est coincé entre un fjord, l’embouchure du rio Palena et l’océan Pacifique.
Le crochet fait tout de même 144 km aller-retour. La route de gravier et de terre, construite il y a seulement treize ans par les militaires, se fraye un chemin dans une végétation luxuriante, le long du fleuve et des falaises abruptes. Dur, mais magnifique…
Nous arrivons au village un peu éprouvés. Heureusement, nous trouvons sans peine une petite cabaña où nous installer. Après avoir délesté les vélos de leurs sacoches, nous puisons quelques forces supplémentaires pour pédaler jusqu’à l’océan. Dans le sable, nous poussons les vélos jusqu’à une ultime dune derrière laquelle surgit le Pacifique. La plage est déserte, l’émotion est forte. La récompense est belle !
Mercredi 17, jeudi 18.
En hiver il peut pleuvoir un mois sans discontinuer. Les maisons, de bois et de tôles, sont construites sur de petits pilotis. L’électricité est précieuse, elle est coupée chaque nuit et parfois une partie de la journée. Le tourisme est naissant, et à part un ou deux étrangers égarés, on ne croise que des locaux. Au restaurant du coin, on travaille uniquement les produits régionaux : robalo, sierra, puyes et jaiba (poissons et crustacés), luche et cochayuyo (algues), nalcas (plante aux énormes feuilles dont on mange la tige) et calafate (sorte de myrtilles poussant sur de petits arbres).
Puerto Raul Marin, c’est un peu notre bout du monde à nous, notre Ushuaïa en somme. En moins couru, moins peuplé, moins austral certes, mais plus paisible et plus sauvage.
La faune marine est riche. Du fjord, nous partons sur le petit bateau de Luis jusqu’aux îles Hermanas pour observer les animaux. Quelques dauphins australs jouent avec les vagues faites par l’embarcation. Dans la brume matinale apparaissent les premiers loups de mer. Des centaines d’oiseaux de toutes sortes volent, nagent ou pêchent, des loutres se chamaillent et les manchots nous offrent un amusant spectacle. Les îlots grouillent de vie.

2 commentaires:

  1. Waouh, vous êtes au "Bout du Monde" et quelles photos magnifiques! Je n'ai que deux mots...BRAVO et MERCI!

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  2. un grand merci de nous faire partager vos aventures et decouvertes , c est une bouffée d oxygene pour nous qui sommes dans la grisaille de l hiver
    vos photos sont vraiment superbes , votre enthousiasme et votre energie incroyable
    bravo aux enfants et bonne continuation à tous les quatre pour la fin de votre voyage

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