Lundi 17 juillet.
Nous disons au revoir à Pavel et sa
famille, qui nous ont loué leur appartement, avant de prendre la route pour de
bon.
S’extraire d’une agglomération de
plus 500 000 habitants à vélo n’est pas toujours chose aisée. Bien que le
trafic y soit important, la capitale des Incas possède une artère principale
coupée en deux par une énorme voie cyclable.
Hasta luego Cuzco, place au voyage.
La route 3S que nous empruntons est
l’artère principale qui mène au lac Titicaca. La circulation est assez dense,
les pots d’échappement des camions et des collectivos crachent noir, c’est
assez désagréable, mais nous ne nous sentons pas en insécurité. La chaussée est
bordée d’une grande bande de telle sorte que nous roulons un peu à l’écart des
véhicules. Quand nous le pouvons, nous prenons la tangente et roulons sur des
pistes parallèles. A midi nous mangeons notre premier pique-nique au bord d’un
lac.
L’après-midi est courte, nous
faisons quelques tours de roues dans un site archéologique, puis nous arrivons
à Urcos. Nous y rencontrons une famille française qui voyage à vélo. Depuis
Santiago, ils se rendent à Bogota. Nos routes ne font que se croiser. Leur
étape n’est pas finie, quand il ne nous reste que quelques mètres à parcourir
pour atteindre la casa ciclista de Omar.
L’ambiance est rustique, Omar est
adorable. Nous dormons dans une maisonnette qui accueille chaque année une
centaine de cyclistes et de motards du monde entier. Les matelas disposés sur
les cadres de lits sont trop grands si bien qu’ils dessinent une cuvette, on
pourrait y faire du skateboard. Buenas noches…
Mardi 18.
Les enfants ont bien dormi, les
parents moins. Nous quittons Omar. Nous aurions aimé prendre une photo avec lui
mais le pauvre est cloué au lit par une terrible sciatique.
Nous reprenons la route 3S, moins
fréquentée que la veille au fur et à mesure que nous avançons et que nous nous
éloignons de Cuzco.
A midi nous nous arrêtons manger
sous le marché couvert de Quiquirana. Pour 6 soles par personne (1,50 €), nous avons
droit à une énorme assiette de poulet riz accompagné d’un thé.
Bien repus, nous continuons à
remonter le rio Vicanota. Progresser au sud en ayant le soleil dans le dos,
c’est perturbant. Il faut réapprendre à s’orienter et penser hémisphère sud. Le
soleil se couchant vers 18h, nous nous arrêtons bivouaquer peu après 16h en
bord de rivière, au milieu des eucalyptus. Ça fait du bien de retrouver un bon
lit !
Mercredi 19.
C’est jour de grève nationale. Le
pays est sous tension depuis plusieurs mois. Le président, destitué et mis en
prison, a été remplacé par la vice-présidente qui s’attire les foudres du
peuple qui ne veut pas attendre 2026 pour de nouvelles élections.
La route est de ce fait quasi
déserte. On pourrait se dire qu’il faut en profiter pour avancer tranquillement
mais des barrages peuvent avoir été dressés pour couper la circulation. Nous ne
roulons finalement que quelques kilomètres pour nous arrêter à Combapata. Le
village est à l’embranchement de la piste qui mène à Palcoyo et ses montagnes
aux sept couleurs. A l’entrée du village, nous apercevons un chauffeur de
minibus en train de réparer son véhicule. Après discussion, nous tombons
d’accord pour qu’il nous y emmène le lendemain matin.
Comme nous ne sommes pas pressés,
nous allons discuter avec deux dames occupées à enlever la peau de chuños,
sorte de petite pomme de terre au cœur blanc, Nous mettons la main à la pâte et
participons à cette tâche que nous voyons accomplir dans les campagnes. L’une des
deux dames parle quechua (comme 75% des habitants de la région) et ne comprend
pas l’espagnol. Sa voisine, Fernanda, lui traduit nos échanges. Elle nous
explique que les chuños doivent geler chaque nuit pendant une semaine (ce matin
le thermomètre affichait -3°C au lever), puis ils doivent être épluchés et mis
dans des sacs de toile qui seront plongés dans la rivière pendant un mois. Ensuite
seulement ils pourront être cuisinés. Après une heure de labeur et de
discussion, nous les quittons à la recherche d’un hôtel où nous pourrons
laisser nos vélos.
Celui que nous trouvons est aux
normes locales, mais c’est ici que nous prenons notre première douche vraiment
chaude depuis notre arrivée au Pérou. Appréciable. Nous nous couchons tôt,
demain lever 5h45.
Jeudi 20.
A 6h30, comme convenu, Avaro vient
nous chercher avec sa fourgonnette sur la place d'armes, devant l’église. De 3 500m
d’altitude, nous montons jusqu’à plus de 4 700m en empruntant une piste
chaotique et poussiéreuse. Le trajet en lui-même (deux heures pour faire 30 km)
vaut déjà le coup. Le soleil se lève. Les précipitations de la nuit ont blanchi
certains flancs et sommets. A 4 500m d’altitude, nous traversons un dernier
village. Il y a une école et même un collège. A cette hauteur on cultive encore
les chuños et les papas. L’atmosphère se réchauffe, la neige fond et le torrent
s’agite.
Nous arrivons à destination. Seuls
deux véhicules nous ont devancés. Nous voilà quasiment seuls à arpenter un site
naturel d’une beauté exceptionnelle. Nous montons jusqu’à 5 050m pour
admirer la vue... et les couleurs. C'est grandiose. Malheureusement Anatole, qui ne se sent pas bien, nous attend un peu plus bas.
Ce que nous diagnostiquons comme
étant un mal des montagnes, s’avère être une tourista. La suite dépendra de son état de santé...
Quel plaisir de pouvoir suivre à nouveau vos découvertes et aventures !
RépondreSupprimerJ'espère qu'Anatole va déjà mieux.
Bises à vous quatre.
Amélie
Coucou ! Un plaisir de vous suivre dans vos aventures ! J'espère qu'Anatole va mieux... Pleins de Bisous à vous
RépondreSupprimerAnatole aurait pas abusé de la chicha ? Vous avez dû en voir au bord de la route, c'est super bon mais un peu laxatif
RépondreSupprimerBravo pour les grimpettes ! Toujours aussi impressionnant votre forme 💪💪
RépondreSupprimerGrâce à vous qui pédalez dur, nous découvrons depuis notre canapé ce lointain pays.
RépondreSupprimerMerci de nous faire participer à votre aventure. Nous espérons que vous ne rencontrerez pas trop d'embûches et vous souhaitons bonne chance
Baci
Hola amigos, c'est un vrai bonheur de vous suivre à nouveau dans ce magnifique périple. Je vois que vous vous êtes rapidement acclimatés à l'altitude, quelques feuilles de coca ont peut-être pu vous être bénéfiques, et au "arroz con pollo" qui risque de vous suivre un petit moment ! Cusco, la vallée sacrée, Sacsayhuamán, Pisac, Ollantaytambo... c'est énorme et la montagne au 7 couleurs trop bien. Je devine que vous filez en direction du lac Titicaca, si votre route vous mène par Juliaca puis Puno, le site de Sillustani avec ses Chullpas au bord du lac Umayo mérite vraiment le détour. Après Puno, le "site archéologique" de Chucuito devrait particulièrement te plaire Mathieu... Pas simple avec les vélos mais si vous voulez allez sur une ile du Titicaca, il y a Taquile qui est top mais vos aventures vous mèneront de toute façon vers plein de belles choses. Profitez bien, on espère que Anatole s'est vite rétabli.
RépondreSupprimerSylvain
Hola, c'est merveilleux de voyager et d'aprende des choses du Perou avec votre blog. Merçi! Wawwww, à 5000mt de hauteur! Bravo pour les 4! J'espère qu'Anatole se réetablise! Bissous famille!
RépondreSupprimerSo happy to be following your massive adventure! Your children are amazing! Helen & Shane.
RépondreSupprimerC'est merveilleux de pouvoir découvrir le Pérou grâce à votre blog.... Quels magnifiques paysages ... J'espère qu'Anatole va mieux... Bises à tous les 4
RépondreSupprimerSalut Anatole je suis content d'avoir de tes nouvelles, bon courage pour la suite de l'aventure, à bientôt
RépondreSupprimerTom
L'altitude du Mont Blanc dès le deuxième article , vous y allez franco!
RépondreSupprimerCes montagnes relèvent de la magie, c'est assez fou ♫
Je suis étonné, hors solaire thermique, je vois pas de PV sur les toitures (je veux dire : 1 par maison quoi). Dans ce pays du Soleil quotidien, c'est dommage. Mais c'est vrai que ça doit coûter cher en chunos ... O_o
CocoLoco