jeudi 20 juillet 2023

Colores peruanos

Lundi 17 juillet.
Nous disons au revoir à Pavel et sa famille, qui nous ont loué leur appartement, avant de prendre la route pour de bon. 
S’extraire d’une agglomération de plus 500 000 habitants à vélo n’est pas toujours chose aisée. Bien que le trafic y soit important, la capitale des Incas possède une artère principale coupée en deux par une énorme voie cyclable. Hasta luego Cuzco, place au voyage.
La route 3S que nous empruntons est l’artère principale qui mène au lac Titicaca. La circulation est assez dense, les pots d’échappement des camions et des collectivos crachent noir, c’est assez désagréable, mais nous ne nous sentons pas en insécurité. La chaussée est bordée d’une grande bande de telle sorte que nous roulons un peu à l’écart des véhicules. Quand nous le pouvons, nous prenons la tangente et roulons sur des pistes parallèles. A midi nous mangeons notre premier pique-nique au bord d’un lac.
L’après-midi est courte, nous faisons quelques tours de roues dans un site archéologique, puis nous arrivons à Urcos. Nous y rencontrons une famille française qui voyage à vélo. Depuis Santiago, ils se rendent à Bogota. Nos routes ne font que se croiser. Leur étape n’est pas finie, quand il ne nous reste que quelques mètres à parcourir pour atteindre la casa ciclista de Omar.

L’ambiance est rustique, Omar est adorable. Nous dormons dans une maisonnette qui accueille chaque année une centaine de cyclistes et de motards du monde entier. Les matelas disposés sur les cadres de lits sont trop grands si bien qu’ils dessinent une cuvette, on pourrait y faire du skateboard. Buenas noches…

Mardi 18.
Les enfants ont bien dormi, les parents moins. Nous quittons Omar. Nous aurions aimé prendre une photo avec lui mais le pauvre est cloué au lit par une terrible sciatique.
Nous reprenons la route 3S, moins fréquentée que la veille au fur et à mesure que nous avançons et que nous nous éloignons de Cuzco.
A midi nous nous arrêtons manger sous le marché couvert de Quiquirana. Pour 6 soles par personne (1,50 €), nous avons droit à une énorme assiette de poulet riz accompagné d’un thé.

Bien repus, nous continuons à remonter le rio Vicanota. Progresser au sud en ayant le soleil dans le dos, c’est perturbant. Il faut réapprendre à s’orienter et penser hémisphère sud. Le soleil se couchant vers 18h, nous nous arrêtons bivouaquer peu après 16h en bord de rivière, au milieu des eucalyptus. Ça fait du bien de retrouver un bon lit !

Mercredi 19.
C’est jour de grève nationale. Le pays est sous tension depuis plusieurs mois. Le président, destitué et mis en prison, a été remplacé par la vice-présidente qui s’attire les foudres du peuple qui ne veut pas attendre 2026 pour de nouvelles élections.
La route est de ce fait quasi déserte. On pourrait se dire qu’il faut en profiter pour avancer tranquillement mais des barrages peuvent avoir été dressés pour couper la circulation. Nous ne roulons finalement que quelques kilomètres pour nous arrêter à Combapata. Le village est à l’embranchement de la piste qui mène à Palcoyo et ses montagnes aux sept couleurs. A l’entrée du village, nous apercevons un chauffeur de minibus en train de réparer son véhicule. Après discussion, nous tombons d’accord pour qu’il nous y emmène le lendemain matin.
Comme nous ne sommes pas pressés, nous allons discuter avec deux dames occupées à enlever la peau de chuños, sorte de petite pomme de terre au cœur blanc, Nous mettons la main à la pâte et participons à cette tâche que nous voyons accomplir dans les campagnes. L’une des deux dames parle quechua (comme 75% des habitants de la région) et ne comprend pas l’espagnol. Sa voisine, Fernanda, lui traduit nos échanges. Elle nous explique que les chuños doivent geler chaque nuit pendant une semaine (ce matin le thermomètre affichait -3°C au lever), puis ils doivent être épluchés et mis dans des sacs de toile qui seront plongés dans la rivière pendant un mois. Ensuite seulement ils pourront être cuisinés. Après une heure de labeur et de discussion, nous les quittons à la recherche d’un hôtel où nous pourrons laisser nos vélos.
Celui que nous trouvons est aux normes locales, mais c’est ici que nous prenons notre première douche vraiment chaude depuis notre arrivée au Pérou. Appréciable. Nous nous couchons tôt, demain lever 5h45.

Jeudi 20. 
A 6h30, comme convenu, Avaro vient nous chercher avec sa fourgonnette sur la place d'armes, devant l’église. De 3 500m d’altitude, nous montons jusqu’à plus de 4 700m en empruntant une piste chaotique et poussiéreuse. Le trajet en lui-même (deux heures pour faire 30 km) vaut déjà le coup. Le soleil se lève. Les précipitations de la nuit ont blanchi certains flancs et sommets. A 4 500m d’altitude, nous traversons un dernier village. Il y a une école et même un collège. A cette hauteur on cultive encore les chuños et les papas. L’atmosphère se réchauffe, la neige fond et le torrent s’agite.
Nous arrivons à destination. Seuls deux véhicules nous ont devancés. Nous voilà quasiment seuls à arpenter un site naturel d’une beauté exceptionnelle. Nous montons jusqu’à 5 050m pour admirer la vue... et les couleurs. C'est grandiose. Malheureusement Anatole, qui ne se sent pas bien, nous attend un peu plus bas.
Ce que nous diagnostiquons comme étant un mal des montagnes, s’avère être une tourista. La suite dépendra de son état de santé...

11 commentaires:

  1. Quel plaisir de pouvoir suivre à nouveau vos découvertes et aventures !
    J'espère qu'Anatole va déjà mieux.
    Bises à vous quatre.
    Amélie

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  2. Coucou ! Un plaisir de vous suivre dans vos aventures ! J'espère qu'Anatole va mieux... Pleins de Bisous à vous

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  3. Anatole aurait pas abusé de la chicha ? Vous avez dû en voir au bord de la route, c'est super bon mais un peu laxatif

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  4. Bravo pour les grimpettes ! Toujours aussi impressionnant votre forme 💪💪

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  5. Grâce à vous qui pédalez dur, nous découvrons depuis notre canapé ce lointain pays.
    Merci de nous faire participer à votre aventure. Nous espérons que vous ne rencontrerez pas trop d'embûches et vous souhaitons bonne chance
    Baci

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  6. Hola amigos, c'est un vrai bonheur de vous suivre à nouveau dans ce magnifique périple. Je vois que vous vous êtes rapidement acclimatés à l'altitude, quelques feuilles de coca ont peut-être pu vous être bénéfiques, et au "arroz con pollo" qui risque de vous suivre un petit moment ! Cusco, la vallée sacrée, Sacsayhuamán, Pisac, Ollantaytambo... c'est énorme et la montagne au 7 couleurs trop bien. Je devine que vous filez en direction du lac Titicaca, si votre route vous mène par Juliaca puis Puno, le site de Sillustani avec ses Chullpas au bord du lac Umayo mérite vraiment le détour. Après Puno, le "site archéologique" de Chucuito devrait particulièrement te plaire Mathieu... Pas simple avec les vélos mais si vous voulez allez sur une ile du Titicaca, il y a Taquile qui est top mais vos aventures vous mèneront de toute façon vers plein de belles choses. Profitez bien, on espère que Anatole s'est vite rétabli.
    Sylvain

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  7. Hola, c'est merveilleux de voyager et d'aprende des choses du Perou avec votre blog. Merçi! Wawwww, à 5000mt de hauteur! Bravo pour les 4! J'espère qu'Anatole se réetablise! Bissous famille!

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  8. So happy to be following your massive adventure! Your children are amazing! Helen & Shane.

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  9. C'est merveilleux de pouvoir découvrir le Pérou grâce à votre blog.... Quels magnifiques paysages ... J'espère qu'Anatole va mieux... Bises à tous les 4

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  10. Salut Anatole je suis content d'avoir de tes nouvelles, bon courage pour la suite de l'aventure, à bientôt
    Tom

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  11. L'altitude du Mont Blanc dès le deuxième article , vous y allez franco!
    Ces montagnes relèvent de la magie, c'est assez fou ♫
    Je suis étonné, hors solaire thermique, je vois pas de PV sur les toitures (je veux dire : 1 par maison quoi). Dans ce pays du Soleil quotidien, c'est dommage. Mais c'est vrai que ça doit coûter cher en chunos ... O_o
    CocoLoco

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