Vendredi 29 décembre.
Lever 6h30, le réveil est difficile. Nous laissons les vélos et la tente au
camping pour aller prendre l’unique bus du matin sur la place principale d’El
Bolson. Trente minutes sont nécessaires pour rallier Wharton, lieu de départ
des randonnées pour l’aire naturelle protégée du rio Azul.
Nous remontons la rivière dans une belle forêt de feuillus, tantôt en
contre-haut du canyon, tantôt le long de son lit. La clarté de l’eau, sa couleur,
les arbres, la montagne : on en prend plein la vue. Après le pique-nique,
nous nous offrons une baignade avant de lézarder un temps sur les rochers. C’est
un peu dur de repartir… Nous devrons presser le pas pour ne pas rater le bus du
retour.
Samedi 30.
Nous quittons El Bolson pour gagner le parc national de los Alerces. Nous effectuons
nos derniers kilomètres sur la ruta 40 qui continuera sans nous jusqu’à Ushuaïa.
Après 72 km, peu avant Cholila, nous nous arrêtons dans la casa ciclista de
Jorge et Mariela. Il y a là deux Colombiens et Franco, un ancien cycliste
professionnel argentin qui parcourt son pays depuis plus d’un an et demi avec
son vélo et sa petite remorque. Il traine avec lui pas loin de 100 kg.
Pour plus de tranquillité, nous choisissons de planter la tente dans le
jardin plutôt que de dormir dans le dortoir collectif mis à disposition. Fatigués
par les 25 km de rando de la veille et par la chaleur accablante de l’étape du
jour, on ne fait pas de vieux os.
Nous aurons malheureusement droit à un concert d’aboiements de chiens toute
la nuit…
Dimanche 31.
Nous prenons le petit-déjeuner avec nos hôtes. Les discussions s’éternisent
et nous ne décollons pas avant onze heure et demie. Franco enfourche son vélo pour
nous accompagner quelques kilomètres.
Nous rentrons dans le parc national de los Alerces en début d’après-midi. Nous
nous arrêtons dans le premier camping, au bord du lac Rivadavia, dans une forêt
qui nous offre une ombre bienvenue.
Nous passons notre dernière soirée de l’année 2023 autour d’un asado, comme
évidemment la totalité de nos voisins argentins. Certains font un cordero
asador : le cochon, embroché verticalement, cuit plusieurs heures à petit feu.
De notre côté, c’est plus modeste, mais très sympa aussi.
Sans 4G ni wifi, nous profitons pleinement d’une belle soirée que
nous n’arrivons pas à faire durer jusqu’à minuit. A onze heures, tout le monde
dort. Feliz año 2024 !
Les animaux domestiques étant interdits dans l’enceinte du parc national,
pas d’aboiements cette nuit-là. Quelques timides clameurs à l’heure de changer
d’année ne parviendront pas à troubler notre sommeil. Dans le calme de la forêt,
nous faisons la grasse matinée dont nous rêvions.
A part une petite balade jusqu’à une cascade et un mirador, nous
profitons de notre emplacement.
Mardi 2.
Nous plions bagages de bonne heure pour bénéficier de la fraîcheur matinale. Nous
traversons le parc national. Nous sommes doublés par quelques voitures, souvent
avec un kayak sur le toit ou un bateau remorqué. Combien de lacs avons-nous longés,
combien de rivières avons-nous traversées, combien de cascades avons-nous vues ?
On ne saurait dire, en Patagonie andine l’eau est partout.
Nous nous arrêtons manger sur la plage del Frances. L’endroit est sublime.
On y planterait bien la tente mais le camping sauvage est interdit dans tout le
parc national. Nous poursuivons donc notre route sur le ripio poussiéreux,
jusqu’à trouver un inespéré ruban d’asphalte. L’enrobé est tout neuf, ça roule
tout seul...
Mercredi 3.
Derniers tours de roues dans le parc national : direction Esquel, où Miguel
nous attend.
Nous l’avions rencontré à deux reprises sur les routes, avec son compagnon
de voyage Eduardo. Miguel nous offre l’hospitalité dans son quincho, sorte de grande cuisine d’été
qui sert à recevoir les amis.
Du jeudi 4 au samedi 6.
Nous sommes pris en main par Miguel et Eduardo qui nous font découvrir Esquel
et sa région : el viejo expreso patagonico, le train centenaire
toujours en service, la stations de ski de La Hoya, la partie sud du parc
national de los Alerces et la laguna la Zeta sur laquelle nous cabotons une
matinée avec les kayaks de Miguel.
Nous rencontrons Pasquale, un jeune cyclo-voyageur australien qui s’est
cassé la clavicule mi-décembre, lors d’une chute sur un mauvais ripio. En
attendant de pouvoir à nouveau tenir un guidon, il est hébergé par le voisin de
Miguel, jusqu’à la fin de sa convalescence.
Nous partageons tous ensemble les repas, tantôt chez Eduardo et sa famille,
pour une soirée empanadas, tantôt chez Miguel, pour un asado. Mémorables ! Eduardo, ancien casque bleu, offre à Anatole son béret des nations unies, souvenir d'une campagne en Haïti.
Gracias Amigos !
Dimanche 7.
Pas spécialement reposés mais hyper contents d’avoir partagé ces quelques intenses
journées, nous reprenons les vélos jusqu’à Trevelin. Fondée par les colons
gallois, c’est la dernière véritable ville avant la frontière. Nous nous
accordons quelques jours de repos pour reprendre notre rythme et envisager la dernière
partie du voyage. Nous avons désormais hâte de découvrir la mythique carretera
austral, les fjords chiliens, l’île de Chiloé et l’océan pacifique.
Je vous souhaite une bonne année 2024 et une belle énergie pour des milliers de coups de pédales !
RépondreSupprimerBelle année les copains! Profitez bien!
RépondreSupprimerBisous les Ecarot