dimanche 4 février 2024

Costumbres chilotas

Samedi 27, dimanche 28 janvier.
Nous débarquons sur la grande île de Chiloé après vingt heures de navigation.
Assis sur des fauteuils inconfortables, la traversée n’a pas été très reposante. La nuit est rythmée par les arrêts sur les îles. Si la plupart dispose d’un port, au petit matin le bateau accoste sur une plage de galets : aucune infrastructure, pas une habitation, pas un chemin en vue. Un type semblant sorti de nulle part monte à bord avec un gros sac. Mystère et fantasme de l’île déserte…
Dans la ville portuaire de Quellon, nous trouvons un emplacement avec une vue imprenable sur la baie et les montagnes enneigées du continent. Parfait pour passer une journée de repos.
Lundi 29.
Nous partons sillonner et découvrir l’archipel, sa culture, son folklore, son architecture et sa mythologie. Bordée à l’ouest par le Pacifique et à l’est par la mer de Chiloé, l’île principale fait 200 km du nord au sud, ce qui nous laisse largement le temps d’en profiter avant notre retour.
Nous avons adopté ces dernières semaines un rythme de sénateur, avec beaucoup de pauses et peu de kilomètres. Malgré cela, le relief chilote fatigue les organismes. L’alternance de montées et de descentes est incessante, les pourcentages dépassant souvent les 20%...
Nous passons la nuit au bord du lac Natri.
Mardi 30, mercredi 31.
Départ pour l’ouest de Chiloé et le petit village de Cucao, au bord du Pacifique. Le ripio nous donne du fil à retordre, une côte à la pente inhumaine nous oblige à pousser les vélos. Il faudra s’y mettre à trois pour les hisser en haut du mur. L’océan se mérite.
Après avoir retrouvé l’asphalte et longé le lac Huillinco, nous arrivons à destination. Nous découvrons des kilomètres de plages désertes balayées par les vents.
Nous trouvons un chouette camping. Nous installons la tente entre les arayanes à l’écorce orangée et les narcas, sorte de rubarbe géante.
Alors que plus au nord le pays est en proie à de gigantesques feux de forêts, le temps est pluvieux. Rien d’anormal, le climat estival chilote est plutôt frais (entre 15 et 20°C) et humide. Nous profitons des accalmies pour aller jusqu’à l’océan et nous sortons goûter le curanto, plat local à base de poissons, de coquillages, de viandes, de pommes de terre enveloppés dans des feuilles et cuits dans un trou creusé dans le sol par des pierres chaudes.
Du jeudi 1er au dimanche 4 février.
Changement de décor : nous traversons Chiloé d’ouest en est, jusqu’à la mer.
A Chonchi, nous visitons l’une des seize églises chilotes classées par l’Unesco au patrimoine de l’Humanité, avant de prendre le bateau jusqu’à l’île Lemuy.
Les paysages sont dominés par des collines, avec une mosaïque de pâturages, de forêts et de champs cultivés. On pourrait par endroit se croire dans le Charolais.
Nous restons quatre nuits sur l’île Lemuy, dans la ferme de Don Jovenal et de Mabel. Ils sont adorables et aux petits soins, fiers et ravis de nous faire partager leur culture.
A Liucura, nous avons la chance d’assister à la fête du village et à la tradition la plus emblématique de la culture chilote, la minga tiradura de casa. Ici lorsqu’on déménage, on déménage aussi son habitation : la coutume consiste à déplacer des maisons, d’un secteur de l’archipel à un autre, attachées à un bateau, puis tirées sur la terre ferme par les villageois ou un attelage de bœufs.
Sans faire les rabat-joie, nous trouvons plus pratique de traîner une tente.

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