Lundi 5, mardi 6 février.
Plus que quinze jours de voyage… « Plus que » pourrait
paraître déplacé, quinze jours constituant en soit une belle durée pour des
vacances.
Alors nous mesurons bien la chance que nous avons et nous vivons ces quinze
derniers jours un peu comme des vacances. Trois jours par-ci, deux jours par-là,
chaque journée de vélo nous rapprochant un peu plus de Puerto Montt, notre
destination finale.
Nous laissons l’île Lemuy pour nous rendre à Dalcahue, en passant par
Castro, la capitale de Chiloé. Outre son église, ses palafitos, maisons de
bois soutenues par des pilotis longs et épais, sont remarquables.
Nous trouvons à Dalcahue un petit camping familial au fond du jardin de
Veronica.
Nous laissons passer une journée pluvieuse. La petite ville côtière est
assez fréquentée, mais la plupart des touristes n’y restent pas, se contentant
de descendre puis de remonter dans leur bus, une fois emplètes faites et photos
prises. On a beau être en haute saison, nous sommes seuls au camping.
Après une petite étape de quarante kilomètres, nous nous arrêtons à Tenaun.
Alors que nous pique-niquons face à l’église, nous rencontrons Hector, un
ardent défenseur de la culture chilote et des peuples indigènes. En nous
regardant manger, il nous explique qu’il a travaillé trois ans avec une ONG pour
préparer un texte de loi visant à protéger les communautés de l’exploitation de
leurs terres. Il est allé le défendre au parlement national et il est très fier
que la loi ait été votée. Mais Hector est avant tout un autodidacte touche-à-tout,
à la fois paysan, pêcheur, commerçant, syndicaliste, spécialiste de la culture
chilote, de médecine alternative et de biologie marine…
Il a aussi un camping ou tout du moins un endroit pour planter la tente.
Nous l’y suivons. Il nous faudra une demi-heure pour faire un kilomètre, poussant
et tirant les vélos sur une plage meuble de sable et de galets, seul chemin d’accès
à sa propriété. En sueur, nous hissons nos bagages puis nos vélos en haut d’une
énorme marche façonnée par l’érosion et les grandes marées. Nous voilà arrivés.
Vue sur la mer et les Andes, bruit des vagues et chants des oiseaux : un
petit coin de paradis où l’on n’arrive pas par hasard... Nous prenons place sous
les pommiers.
Les installations sont plus que rustiques. La douche ne fonctionne pas, les
toilettes ne sont pas très accueillantes, l’eau sort marron des robinets,
pleine de particules et de bestioles. Nous n’osons pas la boire, même après l’avoir
filtrée. Nous nous apercevrons qu’elle est pompée dans une sorte de marre où
pataugent et s’abreuvent les vaches…
Alors, plus que pour son « camping », c’est pour l’expérience qu’Hector
nous fait vivre que nous le remercions. Nous pêchons crabes et fruits de mer,
nous les cuisinons ensemble, nous partageons les repas, il nous raconte ses
histoires, il joue au foot avec nous… Gracias Hector !
C’est ensuite à Quemchi que nous faisons halte. Après deux semaines passées
sous la tente, un peu de confort dans un hôtel de bord de mer ne fait pas de
mal.
Nous entamerons demain une dernière fois la traversée de l’île pour aller
voir l’océan et profiter de nos derniers jours… de vacances.
Terminez bien ce superbe périple, que de souvenirs pour vous, mais aussi un peu pour nous, qui avons pris beaucoup de plaisir à vous suivre. On vous embrasse Françoise et Patrick
RépondreSupprimerBon retour et merci d avoir partagé votre périple.
RépondreSupprimerProfitez bien de vos derniers coups de pédales en terre sud-américaine. Quel plaisir d’avoir suivi votre parcours à distance ! On a très hâte de vous revoir pour que vous nous partagiez votre aventure de vive voix autour d’un bon petit verre de Saint-Véran 😉. Grosses bises à vous quatre.
RépondreSupprimerFinissez bien votre voyage, à bientôt
RépondreSupprimerBonne fin de voyage et bon retour....Et encore merci pour ce fantastique partage!
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