Lundi 31 juillet.
Nous disons adios à Jésus, qui nous a ouvert sa casa et son petit coin de
paradis.
Nous remontons la péninsule de Capachita pour aller contourner le lac
Titicaca par sa côte nord. Nous faisons ce choix pour éviter les zones
urbanisées de la région de Puno et les gros postes frontières du sud du pays.
Nous manquerons sans doute quelques sites remarquables mais nous gagnerons en
tranquillité.
Ce n’est finalement pas tout à fait le cas, car dans ces contrées
infiniment moins touristiques, nous sommes un peu l’attraction. A notre
passage, les gens stoppent leurs activités, certains nous interpellent, tous nous
saluent. Les enfants accourent sur les bas-côtés et les « Hola
gringos » fusent !
Le parcours offre également des vues imprenables sur le lac depuis la déserte
et magnifique petite route en balcon que nous empruntons.
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La fin d’étape, moins
palpitante, se fait sur une route plus fréquentée ce qui nous permet de trouver
une épicerie et de nous ravitailler en fruits.
Après 70 km, nous en avons assez. Une bergère, à qui nous avons demandé la
permission d’installer notre tente sur son terrain, nous accueille avec ses
moutons.
Mardi 1er août.
Alors que nous attaquons notre petit-déjeuner, notre bergère providentielle
apporte une soupe chaude bienvenue. Nous partons en même temps qu’elle, les
moutons d’un côté, les vélos de l’autre. Elle nous souhaite le meilleur et nous
invite à revenir la voir…
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Nous retrouvons le Titicaca, seize fois plus vaste que le lac Léman. Très découpé,
il nous occupe bien. Ça monte et ça descend sans cesse. Nous traversons de
nombreux villages. Partout c’est la fête, c’est la période. Il y a beaucoup de
monde. On nous annonce au micro, les gens nous applaudissent ! Anatole se
marre, Lison se cache !
Nous bivouaquons en haut d’un col, au milieu de gros rochers ocres, presque
rouges. Des chinchillas filent devant nos roues, sans doute peu habitués à être
dérangés. Nous ne les reverrons plus.
Lison et Anatole allument leur premier feu.
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Mercredi 2.
Dernière journée au Pérou. Nous finissons en beauté avec encore une fois
une étape magique et des vues sur le lac à couper le souffle.
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Les quelques stigmates de barrages, témoins des contestations, ne nous
empêchent pas de progresser. Nous arrivons à Tilali, dernière « ville »
avant la frontière. Nous passons par le poste de migration, et demandons des
renseignements pour le lendemain. Il y a ici moins de quarante passages par
jour.
Nous cherchons un hôtel. Les deux seuls sont miteux, et nous aurions besoin
d’une connexion internet qu’il n’y a pas. Une officier des douanes, originaire
du village, nous emmène finalement sur les hauteurs pour y planter la tente… C’est
un city stade. Parfait !
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Jeudi 3.
Objectif : passeports.
Les formalités de sortie du Pérou se font à Tilali, celles d’entrée en
Bolivie se font à Puerto Acosta. Les deux villes sont reliées par une piste
longue de 20 km. A mi-parcours se situe la frontière entre les deux pays.
La piste est d’une difficulté rare au départ de Tilali. Nous poussons à
plusieurs reprises les vélos.
Lorsque nous arrivons à la frontière, rien ne la marque. Seuls quelques
drapeaux Boliviens indiquent que nous avons changé de pays. Des bus attendent,
des ivrognes nous interpellent, les sacs plastiques volent, des tourbillons de
poussière nous font fermer les yeux, des ouvriers marmonnent deux trois trucs
sur notre passage. On se demande qui peut bien avoir envie d’habiter ici. Le
village semble parfait pour tourner un film d’horreur.
La piste n’est pas finie. De loin, elle parait attrayante. Elle occupe
maintenant la largeur d’une autoroute, mais on n’avance toujours pas, aussi
bien en montée qu’en descente. Les passages sablonneux alternent avec les
passages cassants, nous tentons d’éviter les cailloux les plus saillants. Nos
vélos sautent dans tous les sens, et nous ne levons pas le nez du guidon, faute
de quoi la chute serait inévitable. Le paysage est très beau mais on ne peut
l’affirmer avec certitude.
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Le pont d’entrée à Puerto Acosta marque le retour de l’asphalte.
Enfin !
Avec le décalage horaire d’une heure, nous arrivons un peu tard pour
manger. Sur la place du village, une cuisinière, qui n’a plus de viande à
proposer, ne veut pas nous servir des portions de chats ! Nous insistons
un peu. En raclant les fonds de gamelles, nous voilà avec quatre belles
assiettes et un bol de soupe. La cuisinière nous bénit et nous fait payer 20
bolivianos pour tous les quatre (2,50 euros environ).
Nous partons ensuite faire tamponner nos passeports au poste de migration
pour valider notre entrée en Bolivie. L’objectif du jour est rempli, mais il
nous faut encore rouler un peu.
En début d’après-midi, le vent se lève, perturbant notre progression. 41
petits kilomètres et nous en avons déjà plein les pattes. Nous ne sommes pas
trop de quatre pour éviter que la tente ne s’envole… Nous mettons un temps fou
à la monter.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Voilà une journée à oublier.
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Vendredi 4.
Il va falloir apprivoiser la Bolivie. C’est toujours un peu le cas lorsque
qu’on découvre un nouveau pays.
Le coût de la vie semble encore moins cher qu’au Pérou, mais les maisons
semblent plus grandes et plus cossues. Les voitures sont plus récentes. Les
travaux des champs se font avec des outils à main, mais on voit maintenant de
nombreux tracteurs.
Sur les routes, les bus sont nombreux. Ils sont chargés au maximum, avec
des bagages entassés sur le toit, surélevant parfois le véhicule d’un bon mètre
!
Dans les villages, dans les rues, dans les écoles, il y a des fanfares
partout. Ça donne du courage et de la bonne humeur. La présence militaire et
policière est forte, avec de nombreux contrôles routiers, et des barrières au
milieu des routes.
Nous sommes maintenant tout au sud du lac. Au passage d’une bosse, les
sommets enneigés de la Cordillera Real se dévoilent. Nous nous laissons
glisser, vent dans le dos, jusqu’à Achacachi, ville étape. Nous trouvons un
hôtel avec piscine et wifi. Inespéré !
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Samedi 5.
Repos. C’est veille de fête nationale, et déjà : défilés militaires,
défilés des écoles et des étudiants, défilés des syndicats et des communautés, fanfares,
pétards et concerts. Des drapeaux partout ! La bière coule à flot…
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Bonjour. Les photos sont belles et votre texte permet de suivre, avec en effet des détails très bien pour se figurer par exemple l'arrivée dans un village avec les voix, l'animation... J'adore vos photos avec la tente en pleine nature, là moi je ressens quelque chose à distance, ça doit être un peu de votre liberté qui me parvient.
RépondreSupprimerEt puis on se rend compte qu'il y a effectivement encore des peuples isolés. On le sait, notamment pour ceux de l'Amazonie, ou pour certaines tribus de chasseurs-bergers en Afrique. Là, les gens ont récupéré des chapeaux et autres habits de l'extérieur mais semblent tout de même préservés du reste du monde. D'ailleurs, ces chapeaux ont une histoire, on les a adoptés à un moment pour signifier un truc, mais je ne sais plus... peut-être aurez-vous l'historique.
En revanche je crois qu'il n'y a maintenant plus de peuples n'ayant jamais vu de gens dotés d'un compte en banque et d'un état civil comme vous!
Iliès.
Un magnifique voyage que nous avons la chance de suivre grâce à votre blog. Les récits détaillés et les photos sont un bonheur à découvrir. Encore merci de partager tout cela.
RépondreSupprimerMagali & Ruben
Whaaaaa quel périple ! C'est absolument magnifique, vous êtes mes héros à vélo. Merci de nous faire partager tout ça. Gros bisous à tous les 4!
RépondreSupprimerCoucou
RépondreSupprimernous suivons avec grand intérêt, beaucoup de curiosité et une immense administration votre périple.
Nous vous souhaitons de très nombreux bons moments
Céphise
Merci de nous faire vivre votre aventure à distance ! Ah ce Mathieu il est fort pour écrire de beaux textes !
RépondreSupprimerOn est content de voir que tout va bien pour vous et que vous vous éclatez à vélo !
Gros bisous à vous 4.
Bonjour les amis !
RépondreSupprimerUn bonjour du Monténégro… juste en voiture pour nous 😉.
De l'intérêt d'avoir des bons pneus ♥
RépondreSupprimerCe qui est fous c'est que même en passant dans de pareilles zones, vous semblez maîtriser totalement votre trajet ! Quand je vois que je me paume encore à côté de chez moi...
Vous nous direz ce que donne la coca pour les douleurs musculaires?
Bises sans psychotrope!
Coc
coca-loca (puisqu'il s'agissait de signer et que c'est parti tout seul ♫)
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